LES PARAMETRES MESURES
A - Rendement et sensibilité :
Sans
représenter un critère de qualité en soi, le rendement est une caractéristique
capitale pour réussir l’association d’une enceinte acoustique et d’un
amplificateur. Il indique la puissance électrique (en Watts) que réclame
l’enceinte pour produire un niveau sonore déterminé (en dB SPL). Le signal
utilisé pour la mesure est un bruit rose (mélange de toutes les fréquences du
spectre audibles avec la même dynamique).
Le microphone de mesure
(branché sur un décibelmètre) étant placé à un mètre, dans l’axe de l’enceinte,
le niveau de sortie de l’amplificateur est calibré sur 1 Watt. On mesure alors
le niveau sonore fournit par l’enceinte.
Sur une enceinte de faible
rendement il faudra un amplificateur puissant. Si je veux compenser le manque
de rendement par la puissance de l’amplificateur je dois multiplier la
puissance de l’amplificateur par deux pour gagner 3 dB. Si pour une enceinte
d’un rendement de 87 dB j’ai besoin de 4 Watts pour un certain niveau sonore, 1
Watt sera suffisant pour une enceinte de 93dB pour reproduire le même niveau
sonore.
On confond souvent rendement
et sensibilité. La sensibilité d’une enceinte acoustique est également une
mesure, mais celle-ci est très peu utilisée. Généralement lorsque l’on parle de
la sensibilité d’une enceinte s’est pour exprimer sa capacité à reproduire une
image sonore cohérente sans atténuer les deux extrémités du spectre, ceci avec
très peu de puissance. C’est parce que la notion de puissance entre en jeu
qu’elle est souvent associée au rendement.
Aussi une enceinte peut
avoir un rendement correct de 92dB et ne pas être sensible. Il lui faudra peut
être 0,5 W pour être cohérente. Une seconde avec le même rendement et très
sensible n’aura besoin que de 0,1 W pour être musicale. La sensibilité est donc
liée à la musicalité, c’est un paramètre subjectif, alors que le rendement
n’est qu’une mesure de pression acoustique.
B - Courbe de réponse en fréquence et directivité :
Cette courbe représente
l’énergie acoustique moyenne diffusé par l’enceinte sur différentes plages de
fréquences (tiers d’octave). L’ensemble de ces portions d’octaves recouvre tout
le spectre audible (20Hz - 20kHz). Le microphone est placé à un mètre de
l’enceinte, le niveau acoustique est ajusté à 94dB SPL. On procède au relevé de
trois courbes.
Le microphone de mesure est
d’abord placé en face des H.P, le relevé de la seconde courbe fait intervenir
une incidence de 30° entre le micro et l’axe de l’enceinte et la troisième une
incidence de 45°. La superposition de ces courbes sur un même graphique met en
évidence les caractéristiques de linéarité et de directivité du système.
L’enceinte sera dite
directive si la seconde courbe représente une forte atténuation dans l’aigu
(plus de 3 dB). Ce n’est évidemment pas le but recherché l’écart doit être
minimum pour que l’enceinte soit dite peu directive.
C - La bande passante :
Elle est directement tirée
de la courbe de réponse en fréquence. La bande passante est généralement donnée
à +/- 3dB, (marge d’erreur autorisée en HIFI) dès que la courbe passe
en-dessous de cet écart, à ses extrémités, on néglige son rendu en fréquence.
Il n’y a aucun problème dans l’extrême aigu, les tweeters actuels reproduisent
même jusqu'à 22kHz sans peiner. C’est dans le grave que se produit la chute de
rendement (taille du H.P, volume interne de l’enceinte).
D - Courbe d’impédance :
L’impédance
d’une enceinte acoustique, ou la charge électrique qu’elle représente pour
l’amplificateur, n’a pas une valeur constante. Elle varie constamment (parfois
dans de fortes proportions) en passant par des valeurs maximales et minimales.
Le tracé de la courbe
d’impédance met en évidence des valeurs extrêmes et permet de visualiser les
évolutions en fonction de la fréquence. Ces renseignements sont très précieux
car un amplificateur n’apprécie pas
forcément les variations brutales de l’impédance qui le charge : il peut
interpréter une valeur excessivement basse comme trop proche d’un
court-circuit. La valeur nominale de l’impédance qui sera retenue pour inscrire
sur la fiche technique de l’enceinte correspond à la valeur la plus basse de la
courbe. Celle-ci sera approximée aux valeurs 4, 6 ou 8W (si la valeur la plus basse est 5,7W on considérera l’enceinte comme ayant une
impédance nominale de 6W.).
E –
Distorsion harmonique :
La pureté de restitution
sonore est un critère important dans le choix d’une enceinte. Un système
acoustique reproduisant une fréquence pure restitue également des harmoniques
de ce signal (fréquence multiples de la fondamentale). La proportion
d’harmoniques présente dans le message retranscrit est directement dépendante
de la coloration sonore propre à l’enceinte. La mesure du taux de distorsion
harmonique à diverses fréquences est une indication intéressante pour évaluer
en partie la pureté de la restitution.
On procède à trois mesures
de distorsion harmonique : dans le grave à la fréquence de 100 Hz, dans le
médium à 1kHz, puis dans l’aigu à une fréquence de 5 kHz, tout ceci à un niveau
de 84 dB SPL et l’analyse s’effectue par l’intermédiaire du microphone situé à
une distance d’un mètre.
F - Réponse impulsionnelle :
Cette
mesure permet de visualiser la parfaite mise en phase des différents H.P qui
équipent l’enceinte (parfois 5 à 6), et leurs éventuels traînages. On émet une
impulsion très brève de bruit rose à l’enceinte et on visualise sur un
graphique si tout les H.P se déplacent en même temps et combien de temps ils
vibrent. Cela permet d’évaluer la qualité du filtrage et des H.P choisi par le
constructeur.
G - Puissance efficace et puissance en
crête :
La
puissance efficace est la puissance continue que peut accepter l’enceinte sans
détérioration des constituants. Cette valeur n’est en général pas énorme et n’a
pas une grande importance lors du choix comme on pourrait le croire.
La
puissance en crête est quant à elle très importante car c’est la puissance
maximale que peut accepter l’enceinte pendant une fraction de seconde ;
afin de répondre aux impératifs de la musique. Cette valeur doit être grande
devant la puissance nominale car elle traduit la capacité dynamique de
l’enceinte. On pourrait penser qu’il faut toujours mettre un amplificateur
moins puissant que ces enceintes alors qu’il n’en est rien. Une enceinte
fonctionnera beaucoup mieux avec un amplificateur qui fait 2 à 3 fois sa puissance
nominale (meilleur contrôle des H.P), à la condition qu’elle possède une
puissance en crête importante. Lorsque l’on sait qu’un instrument comme le
piano est capable de multiplier par 100 sa puissance acoustique (+ 20 dB), on
comprend alors pourquoi l’enceinte se doit de posséder une puissance en crête
élevée.
Par exemple, Cabasse fabrique des enceintes ayant
une puissance en crête 7 fois plus importante que leur puissance nominale. Une
enceinte de ce type sera donc capable d’écarts de dynamique d’environ 60 dB.
Cela permettra de faire face à toute
éventualité, à condition de posséder un amplificateur digne de ce nom.