LE PLACEMENT DANS LA SALLE D’ECOUTE
Le
client qui installe ses enceintes chez lui se trouve confronté à son local. En
effet, le volume de la pièce, la position des enceintes, les objets du local,
les matériaux de la pièce sont autant d’éléments qui vont avoir une
répercussion direct sur le résultat musical.
Le couple enceintes acoustiques - local ne doit pas être pris à la
légère. Il faut savoir que 70% des sons proviennent de sons réfléchis d’où
l’importance de la position des enceintes, 30% des sons sont directs. On
comprend alors pourquoi la meilleure enceinte du monde dans un local
acoustiquement déficient ne donnera strictement rien.
L’idéal
est de respecter 5 critères basiques mais impératif pour profiter au mieux de
ses enceintes :
n Les enceintes sont dégagées
des murs et des sols afin d’éviter une trop grande accentuation des graves.
n Il faut écarter les
enceintes (entre 1,5 et 2,5 mètres) pour rendre l’image stéréo plus vaste.
Cependant l’ajustement doit se faire à l’oreille pour éviter un trou dans l’image
stéréo.
n Il est souvent préférable
d’orienter légèrement les enceintes vers la zone d’écoute.
n La meilleure position se
situe sur l’axe de symétrie qui passe entre les deux enceintes.
n Il est préférable de laisser
un maximum d’espace derrière l’auditeur. Dans le cas contraire il est impératif
d’avoir un mur absorbant.
Conseil pratique pour l’aménagement d’un salon
d’écoute :
n Eviter les plafonds creux,
ils sont source de vibrations et de résonances.
n Eviter les pièces cubiques,
elles créent des résonances car les ondes rebondissent et ne peuvent s’évacuer
comme dans une pièce longitudinale.
n Eviter les cloisons légères
et lisses, car elles favorisent les vibrations et les réflexions ; elles
absorbent le grave. Il vaut mieux opter pour des murs en matériaux lourds et si
possible dont la surface n’est pas régulière.
Quelques cas particuliers :
Ici, positionnement de
petite enceintes à même le sol, dans les encoignures de la pièce. Cette
disposition est à proscrire dans la majorité des cas. Les murs et le sol
forment un pavillon qui accentue sensiblement le niveau dans les registres
haut-grave bas-médium vers 80-120 Hz.
Les timbres de voix
s’entachent de sonorités caverneuses, peu naturelles. Le
grave « pâteux » s’accompagne de traînage. On perd tout le suivi
mélodique, rythmique des instruments qui s’expriment dans ce registre (guitare
basse, contrebasse…).Cette hausse sensible de niveau dans le haut-grave procure
un effet de masque sur le bas-médium préjudiciable à la lisibilité.
Maintenant, voyons le cas
le plus courant de positionnement de petites enceintes. Elles sont disposées
sur les tablettes d’une bibliothèque. Cette disposition est à déconseiller,
sauf si les enceintes sont placées à hauteur d’oreilles d’un auditeur assis.
Ce placement accentue le
niveau vers 80-120 Hz. La réponse est très irrégulière dans les registre s
grave, bas-médium et médium (courbe subjective accidentée par les réflexions
multiples sur les objets et livres adjacents). De nombreuses toniques se forment.
Certaines notes d’instruments (orgues, guitare basse…) sont
exagérément renforcées. Si les enceintes sont trop encastrées, les
irrégularités de la courbe s’étendent dans les registres médium et haut
–médium, avec instabilité de l’image stéréophonique due aux réflexions parasites
latérales et verticales.
Ici, positionnement des
petites enceintes sur un pied rehausseur (50 à 60 cm environ), plaquées contre
le mur arrière. Cette disposition n’est pas idéal, mais dans le cas de petites
enceintes manquant réellement de grave , cela peut compenser une atténuation
trop sensible.
L’effet de masque sur le
registre bas-médium est moins important qu’en encoignure. Le délié dans le
grave est cependant supérieur. Le niveau est renforcé dans entre 60 et 150 Hz,
pour redescendre sous forme de plateau vers le bas-médium. Le pied rehausseur
doit constituer une référence mécanique sûre : il doit être lourd et
parfaitement stable sur le sol. Ce support ne doit pas entrer en résonance, il
peut être, par exemple, constitué d’une structure tubulaire remplie de sable.
Ici, les enceintes sont
sur pied et décollées du mur d’environ 50 à 80 cm. C’est l’une des meilleurs
dispositions possibles pour des enceintes de petit volume capable cependant de
descendre dans le grave avec de l’énergie. Dans ce cas , le grave est propre,
bien articulé entre les notes, on ne ressent plus d’effet
« d’aboiement » sur les voix.
Par contre, le niveau dans
le registre grave est inférieur à celui obtenu avec les enceintes contre le mur
arrière. Dans ce cas, il s’atténue progressivement en dessous de 80 Hz. La
pression acoustique dans le bas du spectre est moins fortement ressentie, mais
par contre l’effet de salle est plus présent dans le haut-grave bas-médium.
Ici, positionnement d’une
paire d’enceintes colonnes couchées au sol, c’est la situation la plus critique
pour des enceintes conçues pour fonctionner verticalement. C’est un véritable
désastre aussi bien sur l’équilibre tonal, par un renfort exagéré du registre
haut-grave, et une atténuation du médium et de l’aigu par absorption de ces
gammes de fréquences par le sol.
Il ne s’agit pas, comme certains pourraient le croire de retour de
scène, mais bien d’enceintes destiner à la hi-fi. Même si l’on incline
légèrement celle-ci vers l’arrière, on obtiendra un résultat tout aussi
catastrophique avec simplement une image stéréo légèrement plus élevée. Dans
tout les cas de figure, à bannir absolument.
Ici, positionnement d’une
paire de colonne disposées dans les encoignures d’une pièce. Cette disposition
est assez catastrophique, surtout si les enceintes sont de type bass-reflex à
évents arrières. Le renforcement des registres grave et bas-médium est trop
important (effet de pavillon réalisé par le sol et les mur latéraux).
On retrouve les défauts
constatés lors de l’utilisation de petites enceintes dans les encoignures ,
même si, dans le cas présent, la forme colonne favorise la disposition des
tweeters à hauteur d’oreilles.
Le positionnement en angles
engendre des sonorités « pâteuses », avec une réponse irrégulière
dans le grave bas-médium, entre 80-200 Hz environ. Certaines enceintes sont
conçues pour fonctionner en angles tel les Klipsh Horn qui se servent de
celui-ci comme prolongement de leurs pavillons.
Ici, les colonnes sont
plaquées contre le mur arrière. Attention dans ce cas, si l’enceinte est
bass-reflex , à la sortie de l ‘évent. Si celui-ci rayonne par l’arrière
de l’enceinte, on transformera celle-ci en système clos avec pour conséquence,
une chute du niveau d’infra-grave et un rehaussement du haut-grave.
Si l’évent débouche par
l’avant, on renforcera beaucoup trop le grave et le haut-grave (cas de la
courbe). Les voix féminines ou masculines seront entachées de toniques de fond
de tonneau. Les détails seront absents dans le bas-médium par effet de masque.
Sur les instruments tels
que contrebasse, guitare basse ou orgue, des effets de roulement seront
constatés avec un manque de délié et de différence entre les hauteurs de notes
jouées en dessous de 150 Hz.
A présent, les enceintes
sont décollées du mur arrière d’une certaine distance. En faisant varier cette
distance, on peut noter un changement dans la niveau de grave. Il faut trouver
le meilleur compromis entre lisibilité, articulation dans le haut-grave,
transparence dans le bas-médium et niveau de grave. Le réglage de cette
distance dépend également du revêtement murale et comme toujours, en
restitution musicale, de l’oreille de chacun.